BASE/PROGRESSION
Un certain nombre de notions sont à prendre en compte dans l’organisation d’une progression, qu’il s’agisse d’une progression sur une séance (plan de cours) ou d’une progression sur une ou plusieurs saisons.
Voici quelques unes de ces notions, cette liste n’est pas exhaustive :
Technique (waza)
Variation, développement, enchaînement (henka-waza)
Variante
Principe (Kihon)
Kihon waza
Forme de référence
Forme de base
Educatif
Schéma ou structure de base
Eléments constitutifs de la construction
Mode d’application
Mode de pratique
Niveau d’exigence
...
Ces notions constituent une terminologie qui mérite d’être explicitée et clarifiée pour devenir un « langage commun » entre les professeurs et leurs élèves.
TECHNIQUE (Waza) Ce sont les techniques pratiquées en aïkido. Les plus importantes sont Ikkyo, Irimi nage et Shiho nage : elles sont considérées comme les techniques fondamentales. De façon plus exhaustive on distingue :
Les immobilisations (osae waza) : Ikkyo Nikyo Sankyo Yonkyo Gokyo
Les projections (nage waza) : - Irimi nage - Shiho nage - Kote gaeshi - Kaïten-nage - Tenchi-nage - Kokyu ho
Appellations génériques : - Kokyu nage : ensemble de techniques de projection fondées sur le rythme d’exécution, sans contrainte aucune sur les articulations. - Koshi nage : projections de hanche
Les nage Katame / waza : Ce sont les techniques de projection qui peuvent se terminer par une immobilisation : - Irimi nage - Shiho nage - Kote gaeshi
VARIANTE Une variante par rapport à une technique de base peut être considérée comme une variation répertoriée à laquelle on a donné un nom. Exemple : On peut imaginer plusieurs façons d’exécuter irimi-nage sur ai hammi katate dori : ce sont des variations ; parmi ces variations, certaines sont répertoriées et portent un nom : sokumen irimi-nage, ushiro kiri otoshi. Principales variantes:
Sur les Katame waza - Ude garami - Hiji kime osae
Sur les Nage waza - Sokumen irimi-nage (nana me Kokyu nage) - Ushiro kiri otoshi - Juji garami - Ude kime nage - Ude gaeshi - Aïki otoshi - Sumi otoshi - Kubi nage - Hiki otoshi
PRINCIPE (KIHON) Ce sont les principes structurants de l’aïkido. Ils sont véhiculés par les techniques donc transverses à la pratique. Développer ces principes à travers les techniques, c’est donner un sens à la pratique. La technique n’est qu’un moyen qui permet d’expérimenter et de développer ces principes d’Aïki. Les principes peuvent être organisés selon les notions de Shin, Gi, Taï
SHIN : valeurs mentales, humaines, spirituelles - Intention - Disponibilité - Vigilance/présence (Zanshin) - Humilité - ...
GI : principes mécaniques, « moteur » qui régissent la technique - Action-réaction - Centrage - Irimi - Déséquilibre - Distance - ...
TAI : qualités physiques - Souplesse - Coordination - Fluidité - ...
KIHON-WAZA Un kihon-waza est l’exécution d’une technique fondamentale sur une forme d’attaque répertoriée. C’est une situation de travail. La nomenclature donne toutes les possibilités d’exécution ; toutefois, elles peuvent être hiérarchisées : les kihon-waza de 1er ordre sont les techniques fondamentales exécutées dans les situations les plus simples (ce qui ne veut pas dire les plus faciles). Exemple : Shomen uchi ikkyo (Pour plus de détails, se référer à la fiche sur les kihon-waza.)
SCHEMA OU STRUCTURE DE BASE Toute technique doit être exécutée en respectant un schéma ou une structure de base qui présente trois phases :
placement
création et conduite d’un déséquilibre
engagement du corps dans le sens de l’action pour amener au sol
ÉDUCATIF Un éducatif peut être un exercice exécuté individuellement : tai-sabaki, irimi tenkan, shikko, exercices de chute, suburi... Il peut s’agir aussi d’une technique incomplète exécutée à deux permettant de mettre l’accent sur un point précis de la technique travaillée. Exemple : sur ai hammi katate dori travailler uniquement l’entrée de Ikkyo omote (placement, déséquilibre).
TRAVAIL DE BASE (IPPAN GEIKO) C’est la pratique standard. Il s’agit de répéter l’exécution de techniques avec un partenaire qui reste le plus neutre possible (tout en restant présent et offensif). Dès que l’on passera à un travail plus réactif de la part de Uke, on sortira, bien sûr, du travail de base pour s’adapter, exécuter des variations, des enchaînements, des « contres ». Ce travail de base est la pratique la plus courante, celle à laquelle il faut revenir même quand on est gradé. La répétition et la neutralité de Uke ne sont pas sans risque : le risque d’entrer dans un travail mécanique, dénué d’intention et de sens. Ce travail de base demande rigueur et exigence. La forme de base c’est la façon de réaliser une technique choisie par l’enseignant pour démarrer une progression.
VARIATION, DÉVELOPPEMENT, ENCHAÎNEMENTS (Henka waza) RETOURNEMENT DE SITUATION (Kaeshi waza) * Cf. articles sur les Henka-waza et Kaeshi-waza.
MODE D’APPLICATION (WAZA) Waza signifie technique Exemple :
Katame Waza = techniques d’immobilisation
Nage Waza = techniques de projection
Ushiro Waza = techniques arrières
Suwari Waza = techniques à genoux
Par extension, il s’agit de modes d’application.
On peut dresser une liste relativement exhaustive des différents modes d’application en Aïkido :
Katame waza, Nage waza, Ushiro waza, Suwari waza, Hanmihandachi waza, Tachi waza, Jyu waza, Henka waza, Kaeshi-waza, Omote waza, Ura waza, Kihon-waza.
MODE DE PRATIQUE (KEIKO) Keiko signifie entraînement, pratique ; pour l’Aïkido on parlera de pratique.
Entraînement renvoie davantage à une notion de préparation pour un résultat ultérieur : compétition, application (self-défense), spectacle...
Ce qui n’est pas franchement le cas pour l’Aïkido en dehors des passages de grades et des démonstrations.
On peut dresser une liste des principaux modes de pratique de l’aïkido :
Ippan geiko travail de base
Ju no geiko pratique souple
Go no geiko pratique « réactive »
Jyu geiko pratique libre
Kakari geiko contre plusieurs partenaires qui attaquent l’un après l’autre
Taninzu gake (randori) contre plusieurs partenaires qui attaquent simultanément
Mitori geiko étudier en regardant le cours (empêchement physique)
Yagaï geiko pratique à l’extérieur du dojo
Hitori geiko pratique seul (éducatif, suburi...) * Avec la liaison, le « k » de keiko devient « g ».
NIVEAU D’EXIGENCE Le niveau d’exigence s’exprime dans les consignes données par l’enseignant en fonction du niveau et des acquis de ses élèves, en fonction de ce qu’il veut et peut leur faire travailler (« où met-on la barre ? ») Exemple : On peut faire travailler Yokomen uchi shiho nage avec un niveau d’exigence différent si on a des 3ème kyu ou des 1er dan. Les consignes ne seront pas toutes les mêmes.
Bernard PALMIER
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