Le Henka waza développe les points suivants :
- La liberté d’expression : connaissance et maîtrise du répertoire, variété et facilité dans la pratique.
- L’adaptabilité : pratique maîtrisée et contrôlée quel que soit le partenaire ; saisir les opportunités offertes par Uke ;
- Le Ri aï : capacité à conserver une logique dans des formes très différentes. La logique ce sont les principes.
- La présence de part et d’autre : la réactivité de Uke, la capacité de Tori à exploiter la réaction de Uke, globalement le développement de la relation Uke / Tori.
Le Henka waza est particulièrement important pour un 3ème et 4ème dan. C’est (entre autre) le Henka waza qui donne au 1er et 2ème critère d’évaluation la dimension 3ème /4ème dan :
- 1er critère : La connaissance formelle des techniques : aucune hésitation dans l’exécution des techniques demandées
une grande variété de techniques : techniques fondamentales, variations, variantes en respectant les principes.
- 2ème critère : La construction des techniques : distinguer les trois phases de construction pour les lier entre elles
exécuter des variations à partir des différentes façons de réaliser chaque phase.
Pour autant, il ne faut pas attendre le 3ème ou le 4ème dan pour commencer à s’intéresser au Henka waza. Il est important de savoir ce que recouvre réellement ce mode d’application et l’intégrer progressivement dans la pratique et dans l’enseignement.
On peut distinguer 3 aspects : les variations, les développements et les enchaînements.
1. Les variations
Ce sont des variations dans les phases de construction de la technique :
Différentes façons de se déplacer et de se placer ; À partir d’un même déplacement, plusieurs façons de créer un déséquilibre et plusieurs façon d’exploiter un déséquilibre ;
À partir d’un placement et d’un déséquilibre, différentes façons d’engager le corps et de projeter
Exemples :
Différentes façons d’exécuter :
o IKKYO sur SHOMEN UCHI
o SHIHO NAGE sur KATATE DORI
o …
2. Les développements
Développement à partir d’une structure de base (placement + déséquilibre) : Différentes techniques sur cette même structure
Exemples :
SHOMEN UCHI, placement à l’issue du irimi tenkan :
o KOTE GAESHI,
o KAITEN NAGE
o …
RYO TE DORI, placement irimi Enka (90°) :
o IKKYO OMOTE / URA
o KAÏTEN NAGE
o UDE GARAMI
o KOKYU NAGE
o KUBI NAGE
o …
3. Les enchaînements
Enchaînement sur la 3ème phase de la construction : on enchaîne une technique sur une autre en appliquant le principe d’action/réaction.
Exemples :
o TENCHI NAGE----IKKYO
o IKKYO OMOTE----KOKYU NAGE / KOSHI NAGE
o SANKYO ----KOKYU NAGE
o NIKKYO URA----KOTE GAESHI
o …
La pratique des Henka waza ne permet pas de rattraper une technique ratée (manque de construction, rupture, perte de fluidité). Les variations et les enchaînements correspondent à des opportunités imposées par Uke ou suscitées par Tori.
En résumé…
Un enchaînement peut permettre de vérifier que la structure de base est respectée ;
Les variations, au-delà de leurs différences, permettent de faire ressortir les ressemblances, c’est-à-dire : l’essentiel, les principes (Ri aï) ;
Les enchaînements fondés sur le principe d’action /réaction développent tout particulièrement la relation Uke / Tori, la présence, l’écoute et le vigilance de part et d’autre ;
Henka waza est un élément motivationnel dans la pratique (spontanéité, aspect ludique…)
Bernard Palmier
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